Private equity vs venture capital : quelle approche choisir ?
Le Private Equity est devenu une classe d’actifs incontournable notamment pour les dirigeants cherchant une stratégie patrimoniale sur-mesure après la cession de leur entreprise ou un cash-out. Mais encore faut-il en maîtriser les différentes composantes.
Parmi elles, le Venture Capital est en réalité une catégorie du Private Equity, avec ses propres caractéristiques, risques et horizons d’investissement.
Or, beaucoup d’investisseurs confondent ces deux approches ou les considèrent comme équivalentes.
Dans cet article, nous vous proposons une lecture claire et structurée pour comprendre les bases du Private Equity et du Venture Capital, distinguer les caractéristiques spécifiques du Venture Capital par rapport aux autres formes de Private Equity (Growth, LBO…) et identifier les avantages et inconvénients de chaque approche.

Private Equity et Venture Capital : quelle différence ?
Private equity et venture capital : les étapes d'un cycle d'investissement
Comprendre les bases du Private Equity et du Venture Capital
Le Private Equity désigne les investissements dans des sociétés non cotées en bourse. C’est donc une alternative aux marchés financiers permettant aux investisseurs de prendre directement des participations dans des entreprises privées.
L’objectif de l’investissement est de réaliser une plus-value sur un horizon de 5 à 15 ans, en fonction de la maturité de l’entreprise et du secteur économique. Ces investissements se font généralement par l’intermédiaire de fonds de Private Equity qui collectent des fonds auprès d’investisseurs privés pour ensuite les investir selon les opportunités sourcés par le fonds.
Mais il est également possible d’investir en direct dans une société non cotée sans passer par un intermédiaire.
Au- delà d’apporter des capitaux, l’investisseur ou le fonds apportent un accompagnement opérationnel, du savoir-faire, de l’expérience et un réseau permettant ainsi à l’entreprise de créer de la valeur.
Il existe plusieurs formes de Private Equity :
- Seed Capital ou Capital amorçage
- Venture Capital ou Capital risque
- Growth Capital ou Capital développement
- Leveraged Buy-Out (LBO) ou Capital transmission
- Distressed Private Equity ou Capital retournement
Le Venture Capital est donc une catégorie du Private Equity mais est souvent mis en lumière car il a pour vocation de financer des start-ups innovantes à fort potentiel. L’objectif est d’investir aujourd’hui dans les futures licornes (sociétés valorisées à plus d’un milliard d’euros) de demain.
Positions du Private Equity et du Venture Capital dans le cycle de vie des entreprises
La différence entre Private Equity et Venture Capital au sens large se situe au niveau du cycle de vie d’une entreprise :
- Seed Capital (Capital amorçage)
Investissement dans un projet entrepreneurial mais qui n’a pas encore testé son marché et souvent à un stade de recherche et développement
- Venture Capital (Capital-risque)
Investissement dans des startups innovantes en phase de lancement ou de croissance précoce mais avec produit qui a trouvé son marché
- Growth Capital (Capital développement)
Investissement dans des entreprises déjà rentables cherchant à accélérer leur croissance.
- Leveraged Buy-Out (Capital transmission)
Acquisition totale ou partielle d’entreprises matures avec un fort EBITDA, souvent accompagné d’un effet de levier financier.
- Distressed Private Equity (Capital retournement)
Reprise d’entreprises en difficulté pour tenter un redressement et dégager une plus-value à la revente. Ainsi, le Venture Capital intervient très tôt, quand la valorisation est encore faible mais que le potentiel est élevé, mais avec une très forte incertitude.
À l’inverse, le Private Equity LBO arrive plus tard, quand les sociétés sont déjà solides et rentables donc moins risquées mais avec un potentiel de croissance plus faible.
Certains fonds de Private Equity sont spécialisés dans le Venture Capital :
Certains fonds en plus d’être spécialisés dans le Venture Capital ajoutent dans leur stratégie les critères d’investissement durable leur permettant ainsi de rentrer dans la catégorie des fonds de Private Equity ESG (Environnement, Social et Gouvernance).
Les caractéristiques clés du Venture Capital dans le Private Equity
L’investissement en Venture Capital se distingue des autres formes de Private Equity, notamment sur trois dimensions : le rendement, le risque, l’horizon d’investissement, et le type d’entreprises ciblées.
Rendement attendu et profil de risque
Le rendement d’un investissement en Private Equity va se mesurer avec deux indicateurs :
- Le TRI (Taux de Rentabilité Interne)
- Le Multiple
Le TRI est un des indicateurs les plus utilisés car il permet de mesurer le rendement annuel moyen d’un investissement en prenant en compte l’ensemble des flux de trésorerie sur toute sa durée de vie.
Le TRI intègre la logique des intérêts composés : cela signifie que les gains générés sont supposés être réinvestis à un rendement équivalent. Le TRI ne doit pas être analysé isolément et peut être trompeur en fonction de la durée de l’investissement. C’est pourquoi il est souvent complété par un autre indicateur : le multiple.
Celui-ci mesure permet de mesurer la performance de l’investissement en fonction des capitaux investis.
👉 Multiple = Montants perçus / Montants investis
Par exemple, un multiple de 1,7 signifie que pour 100 000 euros investis, l’investisseur a récupéré 170 000 euros. Le multiple donne une vision brute de la performance, sans tenir compte du facteur temps. C’est un indicateur complémentaire du TRI, mais il doit lui aussi être interprété dans un contexte global, tenant compte de la durée de l’investissement, du risque, et des conditions de marché.
Le Venture Capital investit sur des sociétés à fort potentiel et à faible valorisation. Leur objectif est de trouver les pépites pour obtenir un multiple très élevé. Cependant, le risque de perte est également très important. Un investissement en Venture Capital peut faire perdre la totalité du capital investi.
C’est pour celà que le TRI attendu sur un investissement en Venture Capital est minimum de 15% par an, souvent plus pour un multiple minimum de 2. C’est la contrepartie du risque mais également de la durée de blocage des capitaux.
A l’inverse, un investissement en Private Equity LBO présente moins de risque et apporte bien souvent un TRI entre 10 et 12% par an et un multiple de 1,5 pour une durée de blocage des capitaux beaucoup plus courte.
💡 Attention : une fiscalité mal maîtrisée peut fortement réduire la rentabilité de l’investissement.
Horizon de placement
L’horizon de placement est un autre indicateur clé dans l’investissement en Private Equity. Faire un multiple de 1,6 sur 10 ans est plutôt moyen alors qu’un multiple de 1,5 sur 5 ans est une belle performance. Investir en Venture Capital nécessite un horizon de placement assez long, minimum 10 ans. C’est le temps nécessaire pour la société de se développer, devenir rentable et intéresser d’autres investisseurs pour un rachat.
Le Private Equity LBO a en général un horizon de placement plutôt court entre 5 et 7 ans.
Secteurs et types d’investissements ciblés
Le Venture Capital va cibler des entreprises sur des secteurs à fort potentiel comme l’intelligence artificielle, la biotech, la greentech, la fintech, les énergies renouvelables, etc…
Le maître mot est l’innovation.
Les autres segments du Private Equity qui ciblent des entreprises matures et rentables se concentrent aujourd’hui sur les sociétés de services, santé, distribution ou dans l’industrie. Ils recherchent des modèles économiques éprouvés afin de diminuer le risque au maximum.

Private Equity vs Venture Capital : Quels sont les avantages et inconvénients pour un investisseur ?
Les avantages du venture capital
Investir en Venture Capital, c’est parier sur les futures licornes de demain.
Les principaux avantages sont :
- Potentiel de rendement élevé : une startup peut multiplier sa valeur par 10, 50 voire 100 en quelques années. Un seul “gagnant” peut compenser 10 échecs.
- Accès à l’innovation : IA, biotech, climat…ce qui permet de soutenir des projets qui transforment le monde
- Diversification sectorielle : le Venture Capital permet d’investir dans des secteurs peu accessibles via les marchés financiers traditionnels.
Mais tous ces avantages exigent une tolérance élevée au risque et un horizon de placement assez long : les gains ne sont souvent visibles qu’après plusieurs années.
Les avantages du late-stage private equity
Le Private Equity late-stage sera principalement le LBO. Les principaux avantages sont :
- Maîtrise du risque : les sociétés cibles ont déjà un historique, une rentabilité, des clients, une gouvernance et surtout un business model éprouvé
- Effet de levier : les opérations utilisent souvent la dette pour augmenter les rendements.
- Rendements stables et prévisibles : moins spectaculaires que le Venture Capital, mais souvent plus réguliers.
- Sorties plus fréquentes : l’horizon de placement est beaucoup plus court qu’en Venture Capital sachant que des remboursements partiels en cours de vie sont fréquents.
C’est une stratégie plus rassurante pour les investisseurs recherchant un équilibre rendement/sécurité.
Les limites de chaque approche
Aucune des deux approches n’est parfaite. Chacune comporte ses contraintes et ses risques. Il est donc essentiel de bien comprendre avant d’investir. Le Venture Capital séduit par son potentiel de rendement très élevé, mais il implique un niveau de risque particulièrement important. La majorité des startups financées échouent ou ne génèrent pas de retour significatif.
Il est donc nécessaire d’avoir une approche très diversifiée pour espérer compenser les pertes par quelques “gagnants”. Par ailleurs, les investissements en Venture Capital sont très illiquides : l’horizon de sortie peut s’étendre sur 10 à 20 ans, sans aucune garantie de sorties partielles pendant la durée de l’investissement/
Enfin, le ticket d’entrée minimum pour investir dans un fonds de Private Equity est souvent de 100 000 € ce qui nécessite des capitaux importants pour diversifier. De son côté, le Private Equity LBO offre une meilleure visibilité : les entreprises ciblées sont plus matures, avec des chiffres d’affaires établis, une rentabilité démontrée et une gouvernance structurée.
Sur un stade plus précoce, le Growth Capital apporte moins de visibilité mais avec des rendements plus élevés mais un risque qui augmente. Cependant, cette stratégie implique aussi une rentabilité plus faible donc compliqué de faire des multiples très élevés.
Enfin, même dans un cadre plus structuré, l’investissement reste illiquide pendant plusieurs années, avec un engagement long terme requis.
Qu’en est-il sur les performances historiques entre Venture Capital et Private Equity ?
Étonnamment, sur les 20 dernières années, c’est clairement le Private Equity LBO qui affiche les meilleurs TRI et de manières assez stables.
Venture Capital

Growth Capital

LBO

Conclusion :
Investir en Private Equity — qu’il s’agisse de Venture Capital ou de LBO — peut offrir des rendements attractifs et supérieurs à ceux des marchés cotés mais s’accompagnent d’un niveau de complexité, de risques et de contraintes qu’il ne faut jamais sous-estimer.
La clé réside dans le choix des bons fonds, dans la compréhension fine des cycles de vie des entreprises, mais surtout dans l’alignement avec vos objectifs patrimoniaux.
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