Les atouts d’un fonds de Private Equity pour investir
Investir dans le Private Equity était historiquement réservé aux grandes institutions et aux familles fortunées. Aujourd’hui, le non coté s’ouvre progressivement aux investisseurs privés, notamment aux entrepreneurs ayant vendu partiellement ou totalement leur entreprise et cherchant à réinvestir le produit de cession.
Mais comment fonctionne un fonds de Private Equity ? Quels sont les avantages, les risques et les alternatives ? Cet article décrypte cette classe d’actif prisée des investisseurs expérimentés et vous aide à comprendre pourquoi elle surperforme souvent les marchés traditionnels.
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Les atouts d’un fonds de Private Equity pour investir
Qu’est-ce qu’un fonds de Private Equity et comment fonctionne-t-il ?
Définition d’un fonds de Private Equity
Un fonds de Private Equity regroupe des capitaux de plusieurs investisseurs pour investir dans des entreprises non cotées, souvent en forte croissance ou en transformation. Il est géré par une équipe d’experts qui décident des investissements et supervisent leur performance.
L’objectif du fonds est d’aider les entreprises dans lesquelles il a investi à se développer afin de dégager une plus-value lors de leur revente, généralement sur un horizon de 5 à 12 ans.
Il existe plusieurs types de fonds :
- Classique : un fonds qui prend des participations dans plusieurs sociétés
- Fonds de fonds : Le fonds prend des participations dans plusieurs fonds institutionnels qui sont des fonds inaccessibles aux investisseurs privés, le montant minimum d’investissement étant de plusieurs dizaines de millions d’euros.
Historiquement réservé aux institutionnels (fonds de pension, compagnies d’assurance, banques) et aux familles fortunées, l’investissement dans des fonds de Private Equity est devenu récemment plus accessible aux investisseurs privés notamment aux dirigeants et dirigeantes qui souhaitent investir après avoir vendu leur entreprise.
Les étapes du cycle de vie d’un fonds de Private Equity ?
Les investissements dans des entreprises non cotées ne fonctionnent pas comme les investissements sur les marchés financiers. Un fonds de Private Equity est constitué pour une durée limitée (5 à 12 ans).
Mais sont apparus récemment des fonds de Private Equity “evergreen” ou fonds perpétuels qui sont en permanence ouverts. Avant de pouvoir procéder à la première phase, un fonds de Private Equity devra obtenir un agrément par l’AMF (Autorité des Marchés Financiers).
Levée de fonds
Lors de l’ouverture du fonds, les investisseurs (appelés aussi Limited Partners ou LP’s) contractent un engagement de souscription auprès du gérant (appelé General Partner ou GP)
Le fonds appelle les capitaux au fur et à mesure des opportunités d’investissement qu’ils auront identifiées. L'investisseur s’engage à répondre aux différents appels de capitaux de l’année 1 à l’année 5.
Phase d’investissement
Une fois les entreprises ciblées, le fonds de Private Equity investit ses capitaux de trois manières :
- Achat de titres de la société cible
- Augmentation de capital de la société cible
- Prêt des capitaux à la société cible moyennant un taux d’intérêt (dette privée)
Le financement sur fonds propres de chaque transaction est éventuellement complété par une dette supportée par la société cible.
Création de valeur
Pour créer de la valeur, le fonds de Private Equity fait en sorte que les entreprises dans lesquelles il a investi se développent, gagnent des parts de marché, optimisent leur gestion et améliorent leur gouvernance.
Il ne se contente donc pas d’injecter des capitaux pour faire de l’achat-revente de parts de capital. Le fonds apporte son savoir-faire, son réseau, son expérience et ses compétences.
Certains fonds ont pour politique de rentrer de manière majoritaire dans le capital des sociétés ciblées afin de pouvoir garder la maîtrise totale du développement.
Distribution
Lors des cessions de participations par le fonds, le capital est reversé aux investisseurs. Les participations ont généralement été cédées à une autre entreprise, un autre fonds de Private Equity ou par une introduction en bourse.
Liquidation et dissolution
C’est la phase où le gérant décide de mettre fin au fonds en vendant les dernières participations restantes et en procédant aux dernières distributions pour les investisseurs.
Cette phase n’est pas un événement négatif étant donné que dès la création du fonds, il est prévu que le fonds soit liquidé au bout d’une période définie lors de la constitution.

Alternatives aux fonds pour investir en Private Equity
Il est tout à fait possible d’investir dans des sociétés non cotées sans passer par un fonds de Private Equity. Toute personne peut investir directement dans une entreprise, seule ou avec des co-investisseurs.
Cette stratégie a pour avantage de limiter les frais et donc d’améliorer le rendement. L’inconvénient est le risque pris du fait du manque de diversification puisque si l’entreprise fait faillite, l’investisseur perdra la totalité de son investissement.
Pourquoi les investisseurs s’intéressent-ils aux fonds de Private Equity ?
Des rendements potentiels supérieurs à ceux des actifs traditionnels
Des études montrent que l’investissement en Private Equity présente des rendements supérieurs par rapport aux actifs traditionnels tels que l’investissement sur des actions cotées ou l’immobilier. Cette performance n’est pas surprenante dans la mesure où les TRI et multiples attendus sur cette classe d’actifs sont corrélés au risque et à la durée de mobilisation du capital investi.
De plus, les fonds de Private Equity participent activement à la création de valeur des entreprises dans lesquelles ils investissent, contrairement aux investisseurs sur les marchés boursiers.
Exemple : comparaison des TRI annuels entre 2014 et 2023, étude réalisée par France Invest et EY

Un outil de diversification
Investir dans un fonds de Private Equity c’est avoir accès à un univers d’investissement plus large que les entreprises cotées en bourse. Les valorisations des sociétés non cotées ne sont pas corrélées aux aléas des marchés financiers et donc de la spéculation boursière.
Intégrer le Private Equity dans un portefeuille permet donc de réduire la volatilité globale.
💡 Passer par un fonds de Private Equity ou investir en direct ?
L’avantage d’investir dans un fonds de Private Equity est de limiter le risque : le fonds va prendre des positions dans plusieurs sociétés sur des secteurs variés.
Le fonds sera plus rigoureux dans la sélection d’opportunités et a la compétence et l’expérience pour accompagner les entreprises dans leur développement.
Enfin, les gérants de fonds de Private Equity ont une part significative de leur rémunération liée à la performance des sociétés en portefeuille. Ils seront donc motivés à aller chercher une performance maximale.
Accès exclusifs à des projets innovants ou à impact
Les sociétés les plus innovantes sont majoritairement financées par les fonds de Private Equity ou des Business Angel avant d’être cotées en bourse ce qui permet d’y avoir accès avant le grand public. Il est souvent impossible d’investir dans ce type d’entreprise sans passer par un fonds.
En effet, les fonds de Private Equity ont des relations privilégiées avec des incubateurs, des universités, des Business Angel ou d’autres fonds de Private Equity. Les investisseurs privés peuvent donc investir dans des sociétés innovantes ou à impact qui respectent les critères ESG (Environnement, Social, Gouvernance). Certains fonds de Private Equity sont spécialisés en ESG.
Voici des exemples de sociétés connues ayant été financées par des fonds de Private Equity :
Les risques et défis liés aux fonds de Private Equity
Immobilisation des capitaux sur le long terme
Un des inconvénients majeurs d’investir dans le Private Equity est l’immobilisation des capitaux sur une durée allant de minimum 5 ans à 10 ans, parfois plus. L’investisseur n’a pas la main pour décider de revendre ses participations et est dépendant des différentes cessions des entreprises effectuées par le fonds.
Des distributions peuvent survenir en cours de vie du fonds mais certains gérants peuvent aussi adopter une politique de réinvestissement des capitaux issus des reventes des entreprises dans lesquelles ils ont investi.
Incertitude sur les rendements
Le Private Equity n’est pas un placement garanti ni même prudent, le risque en capital peut être plus ou moins important. Plusieurs facteurs peuvent jouer sur le rendement d’un fonds de Private Equity.
Stratégie d’investissement
Les fonds de Private Equity sélectionnent des entreprises dans lesquelles investir, dans le but de dégager une plus-value. Certaines peuvent sous-performer voire disparaître.
Le taux d’échec est particulièrement élevé lorsque le fonds investit sur du Venture Capital (ou Capital-Risque) alors que le taux d’échec est moindre sur les fonds qui investissent dans le Capital-Transmission (ou LBO).
La qualité du gérant
Investir dans un fonds de Private Equity c’est surtout choisir un gérant et une équipe de gestion performante. Si l’équipe est mauvaise, il ne sera pas possible de changer de gérant. Des études ont montré une récurrence de performances chez certains gérants.
Les frais et la fiscalité
Si les performances brutes sont bonnes mais que les frais sont élevés, cela va affecter le TRI du fonds.
Voici les différents frais qu’on peut retrouver dans un fonds de Private Equity :
- Frais d’entrée (entre 0% et 5%)
- Frais de gestion annuelle du montant investi (entre 2% et 3%)
- Carried interest : frais sur la plus-value dégagée (environ 20%) s'exerçant dès qu’un certain TRI est atteint (généralement de 8%)
A cela, il faudra rajouter les éventuels frais de l’enveloppe de détention. Par exemple, il est possible de détenir des parts de fonds de Private Equity au travers d’un contrat d’assurance-vie. Il faudra donc rajouter les frais du contrat (frais d’entrée, frais de gestion annuelle).
Enfin, la fiscalité en Private Equity va avoir un impact majeur sur la rentabilité globale de l’investissement ; il est important de l’optimiser.
L’environnement macro-économique
La cession des entreprises du portefeuille du fonds va dépendre des conditions de marchés. Une crise économique peut retarder la revente et affecter le prix de sortie. Par ailleurs, en cas de revente via une IPO (entrée en bourse), cette opération peut s’avérer moins rentable que prévu.
Barrières financières et opérationnelles
De nombreux fonds de Private Equity sont accessibles à partir d’un un minimum d’investissement, souvent à partir de 100 000 €. L’accès à ces fonds est souvent réservé aux investisseurs disposant de suffisamment de capital afin de diversifier les investissements.
Les fonds de Private Equity publient moins d’informations financières que les marchés cotés. L’investisseur dépend donc intégralement du gérant du fonds, qui prend les décisions d’investissement sans consultation.
La valorisation des sociétés dans le portefeuille du fonds est moins fréquente et moins transparente que ce qui se pratique sur les marchés financiers.
Conclusion
Le Private Equity est donc une classe d’actif indispensable pour les investisseurs privés mais nécessite d’être intégré dans une stratégie patrimoniale sur-mesure et une sélection rigoureuse des fonds et des gérants.
Nous mettons tous nos moyens en œuvre pour assurer à nos clients la meilleure qualité d’investissement possible.
En tant que Family Office, Rezult accompagne les dirigeants et dirigeantes d’entreprise dans leur stratégie d’investissement, n’hésitez pas à nous contacter !
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